“C’est en faisant n’importe quoi qu’on devient n’importe qui”. Vous connaissez sans doute le slogan de Rémi Gaillard. Il résume parfaitement ses vidéos qui font des millions de vues sur Internet.
Célèbre pour ses impostures, ce fan de foot décide de s’inviter à la finale de la Coupe de France le samedi 11 mai 2002. Lorient affronte Bastia et les Merlus s’imposent au Stade de France (1-0). Au coup de sifflet final, les Lorientais exultent : ils remportent la compétition pour la première fois de l’histoire du club breton.
Quelques minutes plus tard débute le protocole d’après-match avec la remise du trophée. Et c’est là que le grand n’importe quoi commence.
Jacques Chirac le félicite pour son match
Vêtu du maillot orange de Lorient et avec une bonne dose de culot, Rémi Gaillard déjoue les services de sécurité et s’incruste à la tribune présidentielle. Objectif : soulever la Coupe de France aux côtés des vainqueurs… tout cela évidemment devant les caméras de TF1 qui retransmet l’événement.
Le plaisantin se confie à Ouest France pour raconter cette soirée inoubliable :
“Sur le podium, les joueurs ont soulevé la coupe un à un. Il restait encore quelques remplaçants et moi-même, en bout de queue, à devoir le faire, mais le gardien de but (Sébastien Hamel) s’est barré avec le trophée pour faire le tour d’honneur sur la pelouse !”
Rémi Gaillard serre même la main du président de la République Jacques Chirac, présent pour remettre la Coupe :
“Et là, il me dit : « Bravo, bon match ! » Cela m’a totalement désinhibé.”
Il brandit la Coupe de France aux côtés de Darcheville
Mais l’imposteur ne s’arrête pas en si bon chemin. Il descend sur le terrain du Stade de France rejoindre les Lorientais pour faire la fête avec eux et toucher la précieuse Coupe de France.
Pour l’anecdote, le maillot de Lorient porté par Rémi Gaillard n’est pas celui de la bonne saison. Il n’a pas de numéro ni de nom et il porte… des baskets blanches, ce qui lui vaut d’ailleurs une belle gamelle sur la pelouse.
Sur les images diffusées en direct à la télévision, on le voit brandir le trophée, à genoux au milieu des Lorientais. Le buteur et capitaine Jean-Claude Darcheville le prend même dans ses bras.
Rémi Gaillard profite de ces minutes de gloire jusqu’à se faire interroger par le speaker du stade. Il déclare au micro : “J’ai un message pour Roger Lemerre (le sélectionneur de l’équipe de France de l’époque, ndlr) : « Je suis disponible ! »”
Autographes avant de quitter le stade
Dans Ouest France, il assure que personne ne voit la supercherie sur l’instant : “Les joueurs s’en foutaient, ils étaient aussi dans un état second. Ils ont dû me prendre pour un stagiaire du club ou autre.” Seul un membre du staff me repère et dit à Jean Djorkaeff, qui distribue les médailles : “’Lui, il n’est pas avec nous.’ Du coup, je n’ai pas eu ma médaille. Dommage.”
L’imposture ne s’arrête pas là. A la sortie du terrain, il signe même des autographes à des supporters venus le voir. Signés “n’importe qui”, évidemment.
Ta dose d’anecdotes sur le football ! Histoires insolites, souvent drôles, parfois tristes, mais toujours véridiques.